Dans le monde du travail actuel, la limite entre dévouement et épuisement professionnel devient de plus en plus floue. Nos meilleurs efforts semblent rarement suffire, et nous continuons de chercher ce sentiment d’accomplissement. Alors que les échéances, les tâches et les responsabilités personnelles s’accumulent et que la pression de performer s’intensifie, nombreux sont les professionnels qui se tournent vers les substances comme bouée de secours; un soulagement rapide qui finit par faire partie du problème.
Les effets exacerbés du stress, de l’épuisement professionnel et de la consommation de substances peuvent mener à des conséquences à long terme, notamment sur le plan physique et psychologique, ainsi qu’à des congés prolongés. Toutefois, les difficultés physiques et psychologiques ne sont pas toujours inévitables. Il existe une variété de façons de se sentir épanouie dans son travail tout en favorisant son bien-être.
L’épuisement professionnel s’installe de façon progressive en s’emparant lentement de notre énergie, de notre motivation et de notre bien-être. L’Organisation mondiale de la Santé le reconnaît comme un enjeu de travail caractérisé par l’épuisement, le scepticisme à l’égard de son emploi et une efficacité réduite. Un facteur moins bien connu, mais de plus en plus évident, est le lien entre l’épuisement professionnel, la consommation de substances et les conséquences mentales et physiques de consommer pour composer avec l’épuisement.
L’épuisement professionnel épuise nos ressources mentales et émotionnelles, c’est pourquoi il devient difficile de gérer les facteurs de stress courants et de les affronter. Les longues heures de travail, la pression de performer, la communication constante et l’incapacité de déconnecter du travail peuvent lentement miner notre fonctionnement. La prise de décisions est affectée alors que le cortex préfrontal (la partie du cerveau responsable de la pensée rationnelle) peine à réguler les choix impulsifs. Dans cet état vulnérable, les substances sont vues comme la promesse attrayante d’un soulagement.
L’épuisement professionnel n’affecte pas seulement la productivité, mais aussi notre bien-être émotionnel. Le sentiment familier et persistant d’infériorité ou l’incapacité de trouver un sens à ce qui semblait autrefois important crée un vide mental que les substances parviennent à remplir de façon temporaire.
Bessel Van der Kolk, grand psychiatre dans le domaine des effets du stress sur le corps, avait raison de dire que le corps n’oublie rien. L’épuisement n’affecte pas seulement l’esprit, mais il laisse des conséquences durables sur le corps. Le stress chronique en milieu de travail active le système de réponse au stress. Durant ce processus, le cortisol augmente, ce qui perturbe le sommeil et affaiblit le système immunitaire. Entre l’épuisement de nos ressources mentales et l’activation constante de notre système de réponse au stress, nous recherchons un soulagement rapide, qui semble utile à court terme, mais qui entraîne des conséquences à long terme.
Vous vous demandez si vous vivez un stress chronique? Le sommeil est souvent l’un des premiers éléments affectés. En effet, l’un des signes les plus évidents de l’épuisement professionnel est le manque de sommeil. Et, malheureusement, manquer de sommeil ne réduit aucunement nos responsabilités et nos tâches, ce qui nous pousse davantage à consommer des stimulants pendant la journée pour fonctionner et à nous tourner vers des dépresseurs le soir pour nous détendre. Ce cercle vicieux dans lequel les substances perturbent les rythmes naturels du sommeil entraîne un repos inférieur et une dépendance accrue à ces substances pour réguler le cycle veille-sommeil.
Lorsque nous ne nous sentons ni valorisés, ni reconnus, ni épanouis au travail, nous cherchons souvent à combler ces besoins psychologiques ailleurs. Les voies dopaminergiques qui réagissaient autrefois à l’accomplissement, aux liens interpersonnels ou aux plaisirs simples se dérèglent, nécessitant des stimuli plus forts, comme des substances, pour générer une sensation de plaisir. Ce changement explique pourquoi l’épuisement professionnel peut finir par contribuer à la consommation de substances. Il s’agit d’un cycle qui rend le soulagement plus difficile à atteindre, même alors que le besoin de soulagement augmente.
L’un des aspects les plus difficiles à aborder concernant la consommation de substances est que de nombreux milieux de travail la normalisent, parfois de manière subtile, voire l’encouragent ouvertement. Qu’il s’agisse d’un verre pour célébrer ou de stimulants pour être plus productifs, les substances s’intègrent à la norme. Cette normalisation fait en sorte qu’il est plus difficile de reconnaître si leur usage devient problématique.
Beaucoup de milieux de travail promeuvent une culture qui célèbre et encouragent la compétition et l’intensité dans toutes leurs formes. Les longues heures et le rendement élevé s’équilibrent avec une consommation d’alcool tout aussi intense. Les rituels d’équipes se passent dans les bars avec une consommation d’alcool ou de cannabis pour décompresser après une journée de travail.
Cette culture crée un milieu dans lequel les substances deviennent synonymes d’appartenance. Refuser un verre après le travail peut nous donner l’impression de refuser une occasion de développement de carrière. Et refuser de prendre part aux rituels sociaux liés aux substances peut suffire pour se sentir exclus.
Le télétravail a introduit de nouvelles dimensions dans la façon dont la consommation peut se manifester. Une coupe de vin pendant une réunion Zoom en fin d’après-midi, un produit de cannabis comestible pour gérer le stress, ou des stimulants pour maintenir la concentration, tout cela se passe à huis clos. Sans la structure et la responsabilisation du travail en personne, certaines personnes deviennent vulnérables à une consommation accrue.
La sensibilisation au problème est la première étape pour apporter des changements. Au lieu de se concentrer sur les symptômes de l’épuisement, il faut traiter des causes profondes pour réduire le recours aux substances et jeter des bases pour optimiser le bien-être. Voici quelques stratégies pratiques pour briser le cycle :
Pour cesser de normaliser la consommation de substances au travail, il nous faut repenser notre définition du succès. Bien que la mentalité « travailler dur, profiter à fond » semble attrayante, elle masque souvent des habitudes malsaines qui finissent par mener à l’épuisement professionnel.
Le parcours vers de véritables changements en milieu de travail commence par l’honnêteté. Les réflexions honnêtes ou les conversations franches sur les conséquences physiologiques et psychologiques de la consommation et de l’épuisement professionnel nous permettent de reconnaître ce qui se produit et de commencer à faire les choses différemment. En fixant des limites, en demandant de l’aide et en trouvant des solutions plus saines pour gérer le stress, le milieu de travail peut devenir un endroit qui favorise la santé et la productivité.
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Brianne est conseillère canadienne agréée en dépendance, conseillère professionnelle agréée (candidate) et professionnelle agréée en traumatologie. Elle est membre de la Fédération canadienne d’agrément des conseillers en toxicomanie et de l’association canadienne de counseling professionnel. Depuis plus de dix ans, elle se consacre à la formation et au soutien individuel et familial dans les secteurs privé et public. Brianne apporte une approche holistique unique à la compréhension et au traitement des comportements liés à la consommation de substances psychoactives.