La motivation au changement : les grandes lignes des soins de dépendance

En tant que psychologue clinicienne, le changement me fascine. Nombreuses sont les personnes qui déclarent vouloir changer, mais qui semblent pourtant éprouver du mal à y arriver. Je m’intéresse surtout à savoir ce qui pousse les gens à changer leur relation avec les substances. L’expression « changer leur relation » peut sembler étrange, mais la consommation de substances psychoactives est en général un moyen de gérer les émotions, surtout les émotions négatives. Pour beaucoup de gens, les substances deviennent un ami; un moyen de s’apaiser, de se libérer du stress, d’accroître le plaisir et de réduire la douleur.

Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit lorsque vous pensez au traitement de la dépendance? Pour la plupart des gens, c’est le traitement résidentiel ou ce qu’on appelle couramment « désintoxication ». Certes, les traitements en milieu hospitalier ont aidé d’innombrables personnes, mais ils sont loin de convenir à tous. Contrairement à la croyance populaire, les gens s’intéressent davantage aux options sur lesquelles ils exercent un certain contrôle, c’est-à-dire des options qui ne requièrent pas d’absence du travail, de visite chez un prestataire de soins ou de frais élevés. Peut-on changer sa relation avec les substances sans cure de désintoxication? Absolument! Le présent article vous expliquera pourquoi.

Qu’est-ce qui aide les gens à changer?

Nous sommes aujourd’hui à l’ère des recherches scientifiques. Cela signifie que nous nous fondons sur des données pour mesurer les progrès. Dans le domaine du traitement de la dépendance, nous savons que les traitements tels que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), l’entretien motivationnel (EM) et la thérapie comportementale dialectique (TCD) disposent des preuves scientifiques les plus solides lorsqu’il s’agit d’arrêter ou de réduire la consommation de substances. C’est logique, car ces traitements fournissent des stratégies tangibles, entre autres pour accroître la motivation, changer les schémas de pensée et mieux gérer les émotions désagréables.

L’un des éléments secondaires d’un changement efficace est le soutien humain. Dans un monde où la technologie nous permet de nous rapprocher les uns des autres, les recherches laissent entendre que la solitude n’a jamais été aussi forte. Les médias sociaux marquent le premier contact entre l’homme et l’intelligence artificielle (IA), mais il ne faut pas oublier qu’ils ont été conçus pour prédire avec exactitude ce qui nous gardera en ligne le plus longtemps possible. Or, rien n’est plus puissant pour motiver le changement que le soutien d’une personne qui nous comprend, nous respecte et nous écoute sans porter de jugement. Ce résultat a été démontré à maintes reprises. Si l’IA nous fait entrer dans une nouvelle ère, la touche humaine reste essentielle pour éprouver une véritable empathie, de la compassion et des rapports avec les autres.

Qui aide les gens à changer?

La thérapie, le soutien par les pairs et les relations affectueuses avec la famille et les proches ont fait leurs preuves pour aider les gens à apporter un changement. Le soutien d’un coach professionnel est un nouvel élément qui vient s’ajouter à ces points de contact humain. Dans le traitement de la dépression et de l’anxiété, les recherches démontrent que l’accompagnement est aussi efficace que le traitement par un thérapeute agréé. L’ajout d’une composante humaine à la TCC virtuelle réduit les taux d’abandon, augmente la participation et améliore les résultats. Les coaches offrent de nombreux avantages. Ils encadrent les participants, répondent à leurs questions ou préoccupations, les conseillent sur la manière de tirer le maximum du programme, enseignent et renforcent les compétences pratiques, les aident à surmonter les difficultés, les responsabilisent et les guident avec bienveillance pour qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls dans leur parcours.

Comment savoir que le changement est en cours?

L’un des meilleurs moyens pour confirmer qu’un changement se produit est de le mesurer. Dans le domaine de la santé physique, nous recueillons des données pour éclairer nos décisions concernant toutes sortes de comportements, de la gestion du poids au cholestérol en passant par le sommeil. Dans le domaine de la santé mentale et de la dépendance, le suivi du changement devient rapidement une pratique optimale. Le langage employé pour décrire cette approche comprend des termes tels que les soins fondés sur des mesures, le traitement fondé sur la rétroaction et le suivi systématique des résultats. Tous ces termes sophistiqués signifient simplement que l’on recueille des données au fil du temps pour prouver qu’un changement est en train de se produire.

Les personnes qui ont recours à ces outils de mesure indiquent qu’ils les aident à acquérir un sentiment de contrôle sur leurs symptômes. En effet, les outils de mesure sont liés à des résultats thérapeutiques positifs, tels que la réduction des symptômes et l’amélioration du fonctionnement. L’objectif devrait être d’amalgamer tout ce qui s’avère efficace dans la création du changement et d’appliquer ces connaissances afin de continuer à nous améliorer.

Certes, les gens qui se tournent vers ALAViDA cherchent à réduire leur consommation ou à cesser de consommer, mais ils souhaitent également se sentir mieux. Ils veulent sentir qu’ils exercent un contrôle sur leur consommation et réduire les méfaits qu’elle leur a causés. Les méfaits peuvent inclure des relations dégradées, une baisse de productivité au travail ou le fait d’avoir raté des événements importants de la vie. En combinant des stratégies de TCC, d’EM et de TCD avec le soutien d’un coach formé en traitement de la dépendance  ainsi qu’avec des outils de mesure, nous visons à offrir tout le nécessaire pour permettre aux gens de changer leur relation avec les substances.

Les résultats d’ALAViDA démontrent ce qui suit :

  • 80 % des gens réduisent leur consommation de substances.
  • 74 % des gens constatent une diminution de la sévérité de leur consommation.
  • 79 % signalent une amélioration du bien-être.
  • 76 % sentent qu’ils parviennent à mieux fonctionner.
  • 77 % estiment qu’il est plus facile d’arrêter de consommer lorsqu’ils choisissent de consommer.
  • 66 % des gens sentent qu’ils exercent un plus grand contrôle sur leur consommation.
  • L’engagement augmente de 58 % chez les personnes qui travaillent avec un coach.

Pourquoi est-ce important?

Parce que vous pouvez être assurés que le changement est possible. Certes, il n’est jamais facile de changer, mais chaque pas dans la bonne direction marque une réussite. Il existe de nombreuses ressources en ligne pour vous aider à réduire votre consommation ou à arrêter complètement de consommer. Or, les ressources numériques jumelées avec le soutien humain peuvent augmenter considérablement vos chances de réussite, tout en réduisant le temps nécessaire pour y parvenir. ALAViDA peut vous aider, que vous soyez prêt à apporter un changement ou que l’idée soit toute fraîche pour vous. Nous vous proposons un large éventail d’options de soutien pour améliorer votre relation avec l’alcool et les autres substances.

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À propos de l’auteure

La Dre Terri-Lynn MacKay, psychologue agréée, est directrice de la santé mentale à ALAViDA Consommation de substances, un produit de LifeSpeak inc. Elle dirige une équipe qui fournit aux membres des soins fondés sur des données probantes avec compassion et sans jugement. Par le passé, la Dre MacKay a occupé le poste de directrice de l’exploitation du volet de la santé mentale dans la lutte canadienne contre la pandémie, de directrice associée des services de consultation de l’Université de la Colombie-Britannique, de professeure agrégée de l’Université du Nevada, à Las Vegas, et de directrice provinciale de l’innovation et des partenariats de l’Association canadienne pour la santé mentale. Elle est titulaire d’un doctorat en psychologie clinique et d’une maîtrise en neurosciences du comportement.

Sources:

1 – Institute of Health Economics (2021). Évaluation économique du programme Retrouver son entrain offert par l’Association canadienne pour la santé mentale, division de la C.-B.
2 – Mohr, David, Cuijpers, Pim et Lehman, Kenneth. (2011). Supportive Accountability: A Model for Providing Human Support to Enhance Adherence to eHealth Interventions. Journal of medical Internet Research. 13(1). DOI :10.2196/jmir.1602.

3- Holländare, F. et coll. (2016). Therapist behaviours in internet-based cognitive behaviour therapy (ICBT) for depressive symptoms. Internet Interventions. 3, p. 1-7. DOI : 10.1016/j.invent.2015.11.002.