Les conséquences du cannabis sur la santé

Que le cannabis soit légal ou non dans votre région, les boutiques de cannabis se multiplient dans nos communautés. Cependant, au lieu de l’ancien débat visant à savoir s’il est « bon » ou « mauvais », la conversation porte dorénavant sur les bienfaits potentiels, les risques et la consommation responsable. 

Que vous soyez curieux d’essayer le cannabis, que vous en faisiez déjà usage ou que vous souhaitiez vous renseigner, tout simplement, une bonne compréhension des effets de cette substance s’impose pour faire des choix éclairés. Voici quelques conséquences du cannabis sur le corps et l’esprit : 

Santé physique 

Fumer du cannabis peut irriter les poumons et les voies respiratoires, causant une toux, un inconfort de la gorge et une expectoration excessive. Certes, la consommation occasionnelle de cannabis pourrait ne pas causer les mêmes dommages à long terme que le tabac, mais la consommation régulière peut néanmoins affecter la santé respiratoire. Le cannabis affecte aussi le système cardiovasculaire en augmentant la fréquence cardiaque de façon temporaire et en changeant la pression artérielle. Ces conséquences sont à court terme chez la plupart des personnes en bonne santé, mais peuvent présenter des risques pour les personnes ayant des problèmes de cœur. 

Le lien entre le sommeil et le cannabis est souvent mal compris. Si le cannabis peut aider certaines personnes à s’endormir plus facilement, il perturbe souvent le sommeil paradoxal. Le sommeil paradoxal s’entend du stade où se produisent la plupart de nos rêves. Il est important pour la mémoire, la régulation des émotions et la récupération cognitive.  

Le cannabis peut visiblement affecter l’humeur et la pensée. En fait, vous pourriez trouver plus difficile de vous concentrer, d’entreprendre des tâches complexes ou de vous souvenir de choses qui se sont passées la veille. C’est surtout parce qu’il a tendance à interférer avec la mémoire à court terme et la capacité du cerveau à gérer et à organiser l’information. 

Changements de l’appétit

Le cannabis est reconnu pour influencer l’appétit. Les fringales qu’il procure s’expliquent par le fait que le THC (principal composé psychoactif du cannabis) interagit avec le système endocannabinoïde du corps, ce qui agit sur les récepteurs cérébraux qui régulent la faim et la satiété. 

Chez les consommateurs récréatifs, avoir une fringale sous l’effet du cannabis se traduit habituellement par une suralimentation, une envie d’aliments très caloriques ou pauvres en nutriments, et une prise de poids progressive. Fait intéressant, la consommation de cannabis perturbe aussi les signes naturels de la faim, ce qui peut rendre plus difficile le fait de manger sans en consommer. 

Les effets du cannabis sur la faim peuvent être avantageux pour les gens ayant une affection qui coupe l’appétit. Pour les personnes qui subissent des effets secondaires de chimiothérapie ou souffrent de maladies chroniques réduisant l’appétit, le cannabis peut aider à stimuler la faim et à améliorer les apports nutritionnels. En général, le cannabis peut donc modifier de manière significative les habitudes alimentaires et influencer à la fois la santé physique et la relation d’une personne avec la nourriture. 

Conséquences sur la santé mentale

De nombreuses personnes à qui je parle qui souhaitent modifier leur relation avec le cannabis décrivent un schéma familier : elles en consomment pour échapper à l’anxiété, mais l’anxiété revient en force le lendemain. Si le cannabis peut soulager l’anxiété à court terme, il finit souvent par l’intensifier. Une consommation prolongée peut d’ailleurs affecter la motivation et l’équilibre émotionnel. Certaines personnes finissent donc par se sentir moins motivées ou par avoir plus de mal à gérer le stress. La bonne nouvelle, c’est que beaucoup de ces effets tendent à s’estomper lorsque la consommation est réduite ou cessée. 

Les effets sur la santé mentale sont différents pour tout le monde. Certaines personnes ont l’impression que le cannabis les aide à se calmer ou à gérer le stress, tandis que d’autres deviendront plus anxieuses ou auront une baisse de moral. Pour les personnes ayant des antécédents personnels ou familiaux de troubles de santé mentale, une consommation régulière peut augmenter le risque de troubles plus sérieux, comme la psychose. 

La réponse du corps au cannabis 

Le temps qu’il faut pour remarquer les effets du cannabis varie selon la méthode de consommation. Ces changements comprennent souvent un sentiment d’euphorie ou de détente, ainsi qu’une modification de la perception. On pourrait remarquer l’intensification d’expériences sensorielles, ainsi qu’une distorsion de la perception du temps. Si ces effets peuvent être agréables pour certains, ils peuvent aussi être accablants ou désorientants pour d’autres. Le cannabis altère considérablement la coordination et le temps de réaction, ce qui rend dangereuse la conduite d’un véhicule ou de machinerie, ou toute autre tâche nécessitant de la concentration ou un contrôle moteur sous l’influence du cannabis. 

La consommation régulière et prolongée peut avoir des effets durables sur le corps et le cerveau. Certains consommateurs peuvent développer un trouble de l’usage de cannabis; le risque étant encore plus élevé chez ceux qui commencent à consommer à un jeune âge. Pour les adolescents et les jeunes adultes, la consommation de cannabis peut interférer avec le développement du cerveau, affectant potentiellement la mémoire et les capacités d’attention et de prise de décision. Certains de ces effets peuvent s’atténuer avec le temps avec l’abstinence ou la réduction de la consommation chronique.

La consommation de cannabis à long terme risque d’influencer les fonctions cognitives et la santé respiratoire. En effet, une forte consommation prolongée a été associée à des problèmes persistants de mémoire et de concentration. Selon le Centre for Disease Control and Prevention, les personnes qui fument régulièrement sont souvent confrontées à des problèmes respiratoires telles que la bronchite chronique et l’irritation des poumons. Bien que la fumée de cannabis n’ait pas été clairement liée au cancer du poumon comme c’est le cas du tabac, fumer fréquemment peut néanmoins nuire à la fonction pulmonaire et accroître la vulnérabilité aux infections.  

Stratégies de réduction des méfaits 

Étant donné que le cannabis affecte chaque personne différemment, il n’existe pas d’approche universelle pour réduire les méfaits. Que vous consommiez depuis peu de temps ou que vous essayiez simplement une nouvelle méthode de consommation, la compréhension de la consommation de cannabis à faible risque peut vous aider à éviter les effets indésirables et à consommer de manière plus sûre.  

• Ralentissez : Commencez par la plus petite dose possible, surtout si vous êtes novice ou si vous essayez un nouveau produit. Attendez de ressentir les effets avant d’en consommer davantage. 
• Renseignez-vous sur votre méthode de consommation : Fumer et vapoter produisent des effets rapides et de courte durée, tandis que les produits alimentaires au cannabis mettent plus de temps à agir, mais durent beaucoup plus longtemps. Évitez l’erreur commune de consommer davantage de produits comestibles trop tôt; attendez au moins deux heures avant d’en reprendre.
• Achetez des produits testés et réglementés : Privilégiez les produits provenant de dispensaires autorisés, dont l’effet et les contaminants ont été testés en laboratoire.  
• Restez conscient des situations à risque élevé : Évitez de consommer du cannabis si vous êtes mineur, enceinte ou si vous avez des antécédents de problèmes de santé mentale, surtout si vous n’êtes pas suivi par un médecin. Ne mélangez jamais le cannabis avec de l’alcool et ne conduisez jamais sous l’influence. 

Le cannabis présente des effets complexes sur la santé, qui varient considérablement en fonction des facteurs individuels, des habitudes de consommation et des méthodes de consommation. Si le cannabis peut présenter des risques, ceux-ci peuvent être considérablement atténués grâce à des pratiques éclairées. 

Si vous envisagez de consommer du cannabis ou si vous en consommez déjà, souvenez-vous que ses effets peuvent varier considérablement. Interrogez-vous régulièrement sur votre relation avec le cannabis pour faire des choix plus intentionnels, et n’oubliez pas que ce qui fonctionne pour quelqu’un d’autre peut ne pas fonctionner pour vous. 

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À propos de l’auteure : 

Brianne est conseillère canadienne agréée en dépendance, conseillère professionnelle agréée (candidate) et professionnelle agréée en traumatologie. Elle est membre de la Fédération canadienne d’agrément des conseillers en toxicomanie et de l’association canadienne de counseling professionnel. Depuis plus de dix ans, elle se consacre à la formation et au soutien individuel et familial dans les secteurs privé et public. Brianne apporte une approche holistique unique à la compréhension et au traitement des comportements liés à la consommation de substances psychoactives.