TCC et fonctionnement du cerveau

Comment la TCC modifie-t-elle le fonctionnement du cerveau?

Qu’est-ce que la TCC ?

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est une intervention thérapeutique qui donne aux individus les outils nécessaires pour examiner leurs pensées, leurs sentiments et leurs comportements. Les Drs Beck et Ellis, les psychiatres qui ont mis au point la TCC, se sont penchés sur la manière dont les pensées se forment et dont elles façonnent les croyances et les comportements. Plus précisément, Dr. Beck ont catégorisé différents types de pensées comme la distorsion des pensées automatiques, les schémas de base, les croyances et les hypothèses sous-jacentes. Le premier rôle du modèle cognitif a été d’étudier comment les croyances négatives maintiennent les symptômes chez les patients qui connaissent une dépression. Depuis lors, la TCC a eu de nombreuses applications dans les problèmes de santé mentale et de toxicomanie. Le principe de la TCC est que de nombreuses difficultés sont entretenues par des biais de pensée.  

Nombre de nos pensées sont automatiques, et l’un des objectifs de la TCC est donc de transformer les processus inconscients des pratiques conscientes. Le patient teste sa façon de voir la réalité en la confrontant à des faits disponibles. Une partie du processus de thérapie consiste à apprendre que les pensées négatives ont des conséquences. Les personnes apprennent à décrire leur expérience avec précision et à s’appuyer sur des faits plutôt que sur des généralisations. Par exemple, un thérapeute peut encourager son client à restructurer ses pensées automatiques. Si le client pense :  » Je suis un raté « , le thérapeute l’aidera à reformuler sa pensée en disant : « Je n’ai pas atteint mes objectifs pour cette tâche spécifique à ce moment-là. »

Voici quelques façons de recadrer tes pensées: 

  • Si je vais au supermarché, je vais tomber malade-> Quelle est la preuve que si je vais au supermarché, je vais tomber malade ? 
  • Je serai toujours seul(e)-> Quelles actions est-ce que je fais pour rencontrer quelqu’un, être en relation avec des amis ou pratiquer une activité sociale ?
  • Je ne suis pas suffisamment bon-> Comment un ami proche évaluerait-il et répondrait-il à cette affirmation ?
  • Je vais mourir du coronavirus->Je n’ai aucun symptôme du coronavirus, je suis vacciné et je prends des précautions. 

Lorsque tu as des pensées qui te tourmentent, il peut être utile de te concentrer sur ta respiration. Il existe de nombreuses applications et outils qui peuvent t’aider à respirer et à pratiquer différentes formes de méditation. Un exercice d’ancrage simple consiste à inspirer en comptant jusqu’à quatre, à retenir sa respiration avec le ventre en haut pendant quatre secondes, à expirer pendant quatre secondes et à retenir sa respiration avec le ventre en bas pendant quatre. Tu peux répéter cette technique simple autant de fois que nécessaire pour te sentir calme et ancré(e). 

Un objectif sous-jacent de la TCC est de passer d’une pensée fixe à une pensée flexible. Le thérapeute aide l’individu à développer la capacité à trouver des preuves pour et contre une hypothèse et à gérer l’incertitude. Cela aide l’individu à réaliser que les choses peuvent être envisagées sous différents angles et que le comportement peut être modifié. La TCC interrompt le cercle vicieux qui maintient les problèmes dans le temps. De plus, elle est axée sur la collaboration et l’action. L’objectif de la thérapie n’est pas simplement de se sentir mieux, mais de développer des outils pour faire face aux problèmes futurs.

Les scientifiques sont encouragés par les résultats de la neuro-imagerie qui montrent que le traitement thérapeutique a des effets neurobiologiques. Cela nous aide à mieux comprendre la relation entre les symptômes, la maîtrise des émotions et le comportement. 

Alors, comment la TCC modifie-t-elle la structure du cerveau?

Examinons les résultats d’une étude de neuro-imagerie portant sur les effets de la TCC sur l’anxiété sociale qui peut conduire à la consommation d’alcool. 18 personnes ont été évaluées et randomisées pour recevoir un traitement avec un antidépresseur appelé citalopram, une TCC ou une liste d’attente. La TCC était axée sur la restructuration cognitive, la bibliothérapie et l’exposition. Aucune différence n’a été constatée entre les groupes TCC et citalopram. Les participants ont été évalués dans une tâche de prise de parole en public, qui active l’anxiété sociale. Le flux sanguin régional bilatéral a été évalué dans l’amygdale, l’hippocampe et le cortex temporal antérieur et des réductions significatives du flux sanguin régional dans ces zones ont été observées après le traitement par TCC, ce qui signifie que les patients ont vu leurs symptômes diminuer et ont montré une amélioration générale.

La TCC modifie la structure et les connexions du cerveau. Par exemple, la réponse limbique, qui est associée aux émotions et aux déclencheurs, était liée aux résultats cliniques à long terme. D’autres études, portant notamment sur la phobie, le TOC et la panique, montrent des résultats prometteurs liés aux zones du cerveau qui s’activent sous l’effet de la maladie. Les thérapies comportementales sont associées à une réduction de la consommation de substances et à une augmentation du contrôle cognitif, de la gestion de l’impulsivité, de la motivation et de l’attention. 

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