L’aspect émotionnel des changements liés à la consommation de substances

Woman journaling for mental health

Changer sa relation avec les substances peut être l’une des expériences les plus profondes et émotionnelles qu’il existe. Que vous visiez la sobriété ou la modération, ou que vous souhaitiez simplement atteindre un équilibre plus sain, le processus va bien au-delà de la consommation. Il s’agit d’un parcours profondément personnel qui touche toutes les parties de la vie : la perception de soi, les relations et l’expérience quotidienne. 

Certaines réactions émotionnelles courantes ont tendance à faire surface durant ce genre de transition, et nous vous proposerons des solutions pratiques pour gérer le tout avec autocompassion et clarté. Que vous viviez vous-mêmes ces changements ou que vous accompagniez un proche dans le processus, la compréhension des tendances émotionnelles peut transformer les difficultés en occasions de croissance. 

Pourquoi les émotions sont-elles intensifiées lors des changements à la consommation de substances? 

Changer sa relation avec les substances causera sans doute un changement d’humeur, de motivation, d’énergie et d’émotions. Les montagnes russes d’émotions pourraient aussi vous remonter le moral, vous faire peur et vous laisser avec un sentiment d’incertitude. Cela fait partie du processus. L’intensité qui accompagne ce changement ne relève pas simplement de la volonté ou de la discipline, mais plutôt d’une transformation profonde sur le plan biologique, psychologique et social. 

Facteurs biologiques

Lorsqu’une personne change sa consommation de substances, son cerveau subit un énorme processus de rééquilibrage. Souvent, les substances fournissent au cerveau un raccourci pour se sentir bien en libérant des neurotransmetteurs, dont la dopamine et la sérotonine, qui sont liés au plaisir, à la détente et au bonheur. Une fois que ces raccourcis disparaissent, le cerveau doit réapprendre à réguler ces neurotransmetteurs lui-même. Pendant la période d’adaptation, il est normal de sentir un déséquilibre émotionnel alors que le système trouve son nouveau rythme. 

Changements psychologiques et sociaux

Pour beaucoup de gens, les substances ne sont pas qu’une habitude; elles sont devenues une façon de composer avec la vie, une partie de leur identité ou même la façon dont ils créent des liens avec les autres. Ainsi, certaines émotions difficiles ayant été refoulées ou cachées pourraient refaire surface. Cependant, il peut s’agir d’une belle occasion de se redécouvrir et de trouver des solutions plus saines pour gérer la vie sans substances. 

Cette relation est aussi profondément ancrée dans la vie sociale, le quotidien et les milieux fréquentés. Une personne qui change sa consommation doit aussi songer à changer les lieux fréquentés, les personnes avec qui elle passe du temps et sa façon de tout gérer, notamment les célébrations et le stress. Ces changements peuvent susciter beaucoup d’émotions, mais cela fait partie du processus pour adopter des comportements plus sains qui sont réellement favorables. 

Expériences émotionnelles courantes

  • Tristesse : La tristesse peut être une émotion inattendue du processus de changement. Elle se pointe souvent lors des sorties entre amis, des événements ou du temps passé seul. Sachez qu’il est tout à fait normal de faire son deuil du confort, de la célébration ou du sentiment que les substances vous ont procuré, que ce soit par nostalgie ou même en questionnant votre identité sans les substances. Certes, ces sentiments sont déstabilisants, mais ils ne sont pas un signe d’échec; ils vous indiquent plutôt que vous traversez une partie importante et naturelle du processus de transformation. 
  • Anxiété : L’anxiété est courante lorsque vous apportez des changements, puisque les substances vous ont peut-être autrefois aidé à gérer le stress ou les situations sociales. Sans substances pour amortir les émotions, vous pourriez vous sentir plus vulnérable, avoir les pensées qui s’emballent, ressentir de l’agitation ou même faire des crises de panique, puis trouver les interactions sociales plus difficiles. Aussi désagréable soit-elle, cette anxiété est normale : votre corps s’adapte et apprend de nouvelles façons plus saines de composer avec les situations.
  • Ennui : Pour de nombreuses personnes, les substances apportent de l’excitation et occupent une grande partie du temps. En les mettant de côté, on risque d’être surpris par le vide qu’elles laissent. Sans cette stimulation, vous pourriez vous sentir agité, perdre l’intérêt dans les choses que vous aimiez autrefois ou commencer à avoir envie d’autre chose. Cette phase peut vous paraître longue, mais voyez-la comme une occasion de renouer avec ce qui compte réellement pour vous.
  • Irritabilité : Il est normal d’être irritable alors que vous vous adaptez à une vie sans substances, puisque vos émotions peuvent vous sembler plus intenses alors que votre corps se recalibre. Vous pourriez craquer devant les petits inconvénients, vous sentir impatient ou vivre des sautes d’humeur. L’irritabilité peut être frustrante, mais elle signifie que votre paysage émotionnel change, tout simplement. Soyez indulgent envers vous-même durant cette phase.

Se soutenir durant le processus de changement

Il peut être très difficile de gérer les hauts et les bas du changement dans sa relation avec les substances. Alors que vous traversez ce processus, il importe de disposer de stratégies pour vous aider à surmonter les émotions difficiles avec patience et autocompassion. Voici quelques approches pratiques pour vous aider à gérer la complexité émotionnelle de cette transition : 

  • Pratiquez la pleine conscience et la méditation : Prenez le temps de vous recentrer chaque jour avec des exercices de pleine conscience ou de méditation. Cela peut vous aider à rester présent et à éviter de vous laisser emporter par les émotions. 
  • Écrivez vos sentiments dans un journal : Noter vos pensées et vos émotions peut vous aider à traiter ce que vous vivez et à mieux comprendre vos expériences.
  • Allez chercher de l’aide : Parler à quelqu’un, soit un thérapeute, un groupe de soutien, un bon ami ou toute autre personne qui vous comprend, peut vous réconforter et réduire le sentiment d’isolement.
  • Développez de saines stratégies d’adaptation : Tentez de remplacer vos anciennes stratégies d’adaptation avec de nouvelles stratégies plus saines, comme l’exercice, les techniques de respiration ou les activités créatives qui vous apportent de la joie.
  • Soyez indulgent envers vous-même : Souvenez-vous que les dérapages font partie du processus. Donnez-vous la permission de ressentir vos émotions et de faire des pauses lorsqu’il le faut, sans jugement. 

Le parcours émotionnel qui accompagne tout changement en lien avec la consommation témoigne de la place significative qu’occupaient les substances dans votre vie. Les hauts et les bas ne sont pas synonymes d’échecs, mais plutôt d’étapes naturelles et nécessaires de la croissance et de la guérison. Souvent, les personnes avec qui je travaille craignent l’aspect émotionnel. Or, avec les bonnes stratégies et une meilleure compréhension, il est tout à fait possible de gérer ses émotions avec assurance et confiance. Souvenez-vous que la clarté, des liens plus sincères et un nouveau sens à la vie vous attendent. Chaque difficulté émotionnelle témoigne de votre résilience et de votre engagement pour une vie plus épanouie.

Que vous viviez ces changements vous-même ou que vous souhaitiez soutenir un proche, abordez le processus avec curiosité, compassion et persévérance, sans attendre la perfection. ALAViDA, un produit de LifeSpeakinc., est là pour vous aider à redéfinir votre relation avec les substances et l’alcool. Peu importe où vous en êtes sur votre parcours, nous offrons une variété d’options de soutien pour vous aider à apporter des changements positifs et significatifs. Accédez à ce lien pour en savoir plus.